De la colère de la rue dans une lutte anticoloniale, c'est pas vraiment surprenant.
Pour calmer cette colère, il faut faire quelque chose, littéralement n'importe quoi, qui puisse un peu l'apaiser. Si on représente cet incident dans une perspective autre que celle du Figaro : une journaliste d'un média d'état complaisant avec Israël est agressée pendant qu'on laisse des civils se faire génocider et que la parole des activistes contre ce génocide est muselée. C'est pas cool, ça ne justifie pas l'agression, mais la perspective du Figaro ne fait que remuer la merde sur ce sujet : ça n'apporte rien de positif un article qui parle d'une "hystérisation" du débat public et prétend que c'est la première fois que ce type d'incident arrive, ça rentre dans l'agenda politico-médiatique de marginalisation de la parole pro-palestinienne (ou alors c'est la première fois qu'ils couvrent une manif anticoloniale lol). Ce type de vocabulaire et de couverture de presse est réservé aux mouvements qu'on veut discréditer.
Si on continue à refuser d'accepter de voir que la violence symbolique est une forme de violence qui peut être aussi brutale et dure à vivre que la violence physique, on continuera à faire les surpris à chaque fois que de la violence physique est utilisée par des individus qui perdent la raison en réponse à un excès de violence symbolique. Ça s'adresse aux sections commentaires de ce site aussi, dont le jugement devient très émotionnel dès qu'il y a de la violence physique, comme si les autres formes de violence autour ne méritaient pas la même réaction émotionnelle. Faut lâcher la naïveté utopique qui fait espérer des manifestations qui passent les tests de pureté idéologique en réponse à des sujets extrêmement violents dans un climat de répression violente des idéologies. Ça ne sera jamais le cas.
La couverture opportuniste de cet incident par le Figaro aide pas, c'est des rapaces qui s'en tapent de la journaliste et sont juste là pour faire tourner la machine à outrage. Ce n'est pas du journalisme, c'est du hameçonnage émotionnel.